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Faut-il continuer à participer à la DGR le 18 mai ?

Chaque année, des milliers de motards en costumes trois pièces et moustaches impeccables défilent dans les rues du monde entier à l’occasion du Distinguished Gentleman’s Ride (DGR). Créé en 2012 à Sydney, cet événement caritatif vise à sensibiliser aux problèmes de santé masculine, notamment le cancer de la prostate et la santé mentale, tout en collectant des fonds pour la fondation Movember. Si l’initiative séduit par son esthétique rétro et son ambiance conviviale, elle suscite également des interrogations quant à la transparence de sa gestion et à l’utilisation des fonds récoltés soit près de 55 millions de dollars depuis sa création en 2012 !​






The Distinguished Gentleman’s Ride : entre élégance vintage et zones d’ombre​

Pas de DGR Toulouse cette année !

Chez Cafe Racer Only, nous faisons partie depuis quelques années de l’association Capitole Gentlemen Motorcycle de Toulouse, un groupe de motards qui roule en motos de style Classic ou Néo-Rétro. Fort de près de 70 membres permanents, l’association était depuis 4 années, l’organisateur officiel de la DGR Toulouse, et pourtant lors d’un “bureau“ du comité de direction 2024, à presque l’unanimité, nous avons voté pour arrêter l’organisation de cet évènement ! Raison principale : l’absence de transparence de l’organisation sur l’utilisation des fonds français ! Malgré différents courriers de notre “président“ à l’organisation, nous n’avons eu aucun retour probant sur la distribution de ces derniers et n’avons eu droit qu’a des banalités d’usage qui n’ont pas convaincu les membres de l’association dans une éventuelle continuité de l’organisation de la DGR. Loin de nous, de quelconques suspicions, mais aux vues de l’investissement humain nécessaires à l’organisation d’un tel évènement et les risques associés (Accidents, débordements, risques pénaux…), nous étions légitimes à obtenir des informations plus précises !

La France pas concernée par les recherches ?

Les fonds récoltés par la France ne sont d’ailleurs pas détaillés dans les différents DGR Investment Report et font partie du Rest Of World (Le reste du monde…) sans aucun détail. D’ailleurs, en étudiant le document 2023 présent en ligne (Document PDF qui n’est en aucun cas un quelconque document officiel), l’on constate, à-priori (64 pages à lire…), qu’il n’est fait mention d’aucun centre français ou d’hôpitaux participants aux différents programmes de recherches. L’organisation de la DGR semble peiner à bien communiquer sur les investissements réalisés, tant il s’est avéré d’ailleurs que le sujet était régulièrement discuté sur de nombreux forums dans le monde entier. D’une manière générale, un certain flou règne autour des résultats de la recherche financés par la DGR ! Au-delà de cet aspect précis, la décision de stopper l’organisation de la DGR à Toulouse a été motivé également par les difficultés croissantes à organiser des évènements moto en ville, l’absence de soutien réel de l’organisation mis à part l’envoi de quelques Goodies, l’obligation d’avoir comme unique partenaire moto, la marque Triumph (Refus de l’organisation de la participation d’autres constructeurs moto…) et l’absence de renouvellement du format même de la DGR !












Une esthétique soignée au service d’une noble cause

Inspiré par une photo de Don Draper, personnage de la série Mad Men, posant sur une moto classique en costume, le DGR a su créer une identité forte, mêlant passion pour les motos vintage et élégance vestimentaire. Depuis sa création, l’événement a connu une croissance exponentielle, réunissant des participants dans plus de 100 pays et collectant des millions de dollars pour la recherche sur le cancer de la prostate et la santé mentale des hommes .​ Au fil des années, la DGR semble peiner à se renouveler. Certains participants dont nous faisons partie, expriment une certaine lassitude face à un format jugé répétitif et trop axé sur l’apparence. De très nombreuses discussions sur des forums de motards révèlent des critiques sur le manque d’évolution de l’événement et sur une ambiance parfois plus centrée sur le style que sur la cause initiale.​ Si l’évènement était bon enfant à ses débuts, il s’est largement professionnalisé au fil des années avec un marketing très présent et particulièrement restrictif. Ainsi, si la marque Triumph s’est positionnée comme un acteur majeur et incontournable, cela s’est fait au détriment des autres constructeurs qui souhaitaient également participer, à titre local, séduits par le projet. Si cela a été sans nul doute un partenariat financier pertinent pour l’organisation (Le montant est tenu secret mais le contrat avec Triumph est renouvelé jusqu’à 2027), à l’échelle des organisateurs régionaux (Association et particuliers), il a été impossible de faire participer d’autres marques (Royal Enfield, Moto Guzzi, Harley Davidson, Indian…) alors que de nombreux concessionnaires locaux ne demandaient qu’à motiver leurs clients, à être présents sur les villages de fin de parcours et à apporter des financements supplémentaires. Un refus et une incompréhension qui ont encouragé certains d’entre-eux à organiser des évènements spécifiques le jour de la DGR afin de capter leurs clients susceptibles d’y participer (Faits vécus à Toulouse !). Une politique de l’organisation, en opposition avec l’esprit même de la manifestation qui se voulait fédératrice et ouverte à tous.











Des critiques sur la transparence financière

Malgré ces succès apparents, des voix s’élèvent partout dans le monde pour questionner la transparence de l’organisation, puisque les fonds sont au final issus, en grande majorité des dons des particuliers. Certains participants et observateurs regrettent le manque d’informations détaillées sur l’affectation des fonds récoltés et la part réellement reversée aux programmes de santé. Bien que le DGR affirme que 100 % des dons sont transférés à la fondation Movember, les détails sur la répartition des dépenses, notamment celles liées au mode de fonctionnement de la DGR et de l’organisation des événements, restent flous, comme nous avons pu le constater par nous même aux vues des réponses de l’organisation. Pour regagner la confiance des participants et renforcer son impact, le DGR pourrait envisager de publier des rapports financiers détaillés (Ce qui n’est pas le cas à l’heure actuelle…), illustrant clairement la destination des fonds et les résultats obtenus grâce aux dons. Une communication plus transparente permettrait de rassurer les donateurs et de recentrer l’attention sur les objectifs de santé publique qui ont motivé la création de l’événement.​








En bref

Si le Distinguished Gentleman’s Ride continue de séduire par son esthétique et son ambiance unique, il lui reste à relever le défi de la transparence et du renouveau pour pérenniser son engagement en faveur de la santé masculine.​ Difficile pour les participants individuels de prendre conscience de la difficulté d’organiser un tel événement pour une association ou un groupe ! Ainsi, entre les problèmes d’organisation avec les municipalités (ZFE - Dépôts 6 mois avant la date du parcours à la mairie / Réservation des forces de l’ordre / Réservation de pilotes privés d’encadrement du cortège / Gestion du village et des déchets / Responsabilité pénale du bon déroulement du parcours / Etc…), la faible implication de l’organisation de la DGR au final, la contrainte de sponsors uniques, un format sans aucun renouveau et un sentiment d’absence de transparence dans l’attribution des fonds par pays, l’organisation de la DGR peut poser question. Pas de DGR en tout cas à Toulouse cette année malgré 4 éditions réussies (De 150 à 200 motos par année), des récoltes de fonds pertinentes et aucun accident à déplorer…mais un évènement moto en faveur de la Ligue contre le Cancer !


























Crédits photos : Cafe Racer Only / Droits réservés.

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